quarta-feira, 1 de setembro de 2010

Informatização da Farmácia Hospitalar

Erreurs médicamenteuses induites par l’informatisation du circuit du médicament

Véronique VIALLE - DPC & Pratiques nº 47
Pharmacien assistant spécialiste
Contact :
v.vialle@ch-calais.fr





[ Vialle em seu doutoramento identificou 33 erros de prescrição ligados à informatização da prescrição hospitalar, sendo os 3 mais frequentes o erro de posologia, o erro de duração do tratamento e erro de denominação do medicamento. Nesta entrevista, ela conversa sobre o seu trabalho e o que vem sido feito para corrigí-los ]

Votre thèse de doctorat en pharmacie a porté sur les erreurs médicamenteuses induites par les logiciels de prescription. Comment êtes-vous arrivée à travailler sur un tel sujet ?Au cours de mon internat en pharmacie, j’ai effectué un stage d’un an (entre mai 2008 et mai 2009) dans un centre hospitalier départemental qui est en cours d’informatisation de son circuit du médicament depuis janvier 2007.
Les prescriptions des services informatisés parviennent à la pharmacie de façon complète (intégralité du traitement prescrit, résultats biologiques…) : la même information est donc partagée en temps réel par l’ensemble des acteurs du circuit du médicament. En effet, un des avantages de l’informatisation est de permettre à chaque professionnel de santé de se recentrer sur son cœur de métier, et plus particulièrement pour le pharmacien, sur l’analyse pharmaceutique et l’optimisation thérapeutique.
Ainsi chaque jour environ 500 ordonnances arrivent à la pharmacie, sont analysées et un certain nombre d’entre elles font l’objet d’une intervention pharmaceutique. Or, nous avions le sentiment de faire régulièrement des interventions pharmaceutiques pour des problèmes informatiques. Nous avons ressenti le besoin de les évaluer. Petit à petit, l’idée de répertorier et de classer toutes les erreurs induites par l’informatisation de la prescription afin de les analyser et de mettre en place des mesures de prévention, a commencé à germer dans mon esprit et, avec mon directeur de thèse, nous avons décidé d’en faire le sujet de ma thèse de doctorat. D’une manière très classique, j’ai commencé à faire une recherche bibliographique sur le sujet. En France, il y avait peu de publications, mais aux USA ou au Canada, pays informatisés depuis plus longtemps, des travaux ont été retrouvés sur ces erreurs médicamenteuses induites par l’informatisation de la prescription.
Quels sont les principaux résultats auxquels vous avez abouti ?
Il fallait trouver une classification des erreurs relevées afin de ne pas produire simplement un catalogue peu utilisable. Je suis partie du Dictionnaire français de l’erreur médicamenteuse de la Société française de pharmacie clinique (Schmitt E., Antier D., Bernheim C., Dufay E., Husson M.C., Tissot E., Dictionnaire français de l’erreur médicamenteuse de la Société française de pharmacie clinique. 1re éd. 2006) et j’ai identifié 33 types d’erreurs médicamenteuses. Les trois plus importantes étant les erreurs de posologie (erreurs d’unité), les erreurs de durée de traitement (oubli d’arrêt de traitement) et les erreurs sur la dénomination des médicaments prescrits (erreurs de dosage). Certaines de ces erreurs étaient potentiellement mortelles.
J’ai ensuite analysé les causes de ces erreurs et j’ai retrouvé 3 problèmes majeurs. Le premier est en rapport avec la formation des utilisateurs. Le deuxième est lié aux choix de paramétrages du logiciel par la pharmacie. Très souvent, on sous-estime les conséquences que cela peut entraîner. Par exemple, nous avions laissé un grand choix d’unités de prescription disponibles pour le prescripteur (seringues, millilitres, unités internationales...) ce qui a conduit à constater des erreurs grossières comme la prescription de 2000 seringues d’Enoxaparine au lieu de 2000 unités. Enfin, le troisième problème était lié à l’ergonomie et à l’intuitivité du logiciel.

• À partir de ces résultats, quelles sont les mesures que vous avez prises ?
Nous avons commencé par réaliser une enquête de satisfaction auprès des professionnels de santé utilisateurs du logiciel. Nous avons interrogé 136 médecins, sages-femmes, pharmaciens et préparateurs en pharmacie de l’établissement avec plus de 50 % de répondants. Il en est ressorti que la formation n’était pas adaptée. Or, il s’agit d’une des étapes clef d’une informatisation réussie. Je pense qu’il est nécessaire de faire d’abord une formation initiale pour présenter les grandes fonctions du logiciel puis des formations pratiques, adaptées aux situations rencontrées au quotidien par les utilisateurs, sans oublier la formation continue liée aux évolutions du logiciel.
Nous avons ensuite procédé à une évaluation des pratiques professionnelles des infirmières. Nous avons interrogé les 180 infirmières de l’établissement utilisatrices du logiciel : 77 % d’entre elles ont répondu.
Nous leur avons exposé des situations concrètes et elles nous disaient comment elles procédaient sur informatique.
Les résultats de cette évaluation ont été très surprenants : 50 % des infirmières ont déclaré qu’elles réalisaient des retranscriptions de l’ordonnance prescrite sur un autre support (cahiers infirmiers, pancartes, fiches personnelles) que le système informatique. Or, la retranscription fait partie des risques reconnus par tous, professionnels et instances, d’erreurs médicamenteuses, au même titre que les prescriptions illisibles ou incomplètes.
Nous avons également réalisé que les infirmières ne consultaient pas le support prévu par l’éditeur du logiciel avant d’administrer les médicaments au patient. En effet, un premier type d’écran contient toutes les informations nécessaires. Un deuxième, beaucoup plus synthétique et visuel contient beaucoup d’informations, sauf « quelques-unes ». Et ce sont ces « quelques-unes » qui peuvent justement générer des erreurs. Or, 75 % des infirmières nous ont confié qu’elles ne consultaient que le second écran. 
À partir des résultats que nous avons obtenus, nous avons réorganisé la formation des utilisateurs et reparamétré le logiciel. Il reste maintenant à évaluer si ces mesures ont permis de réduire le nombre d’erreurs médicamenteuses induites par l’informatisation du circuit du médicament.

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